Directeur Artistique web, zoom sur un métier qui rend beau l’Internet !

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le métier de Directeur Artistique Web à travers l’interview de Charles Epinette, qui s’est prêté au jeu avec beaucoup d’humour (la photo qui suit en est un premier exemple).

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Déjà bonjour et merci de m’avoir sollicité pour cette sympathique interview. Je vais tâcher d’être le moins barbant possible. Je m’appelle Charles Epinette, j’ai 33 27 ans, j’aime le snowboard, la bière, la photo argentique et le design.

Peux-tu brièvement nous parler de ton parcours ?

J’ai fait les Beaux-Arts puis l’IUP Arts de l’image et du spectacle vivant, le tout à Valenciennes. J’ai ensuite travaillé en freelance pendant 2 ans avant d’intégrer en 2007 l’agence Adspring de Roubaix en qualité de Webdesigner. Mon poste évoluera vers la DA 3 ans plus tard.

Durant cette période, j’ai pu enrichir mes compétences en Marketing (c’était pas gagné) et en UX (User eXperience) Web, notamment en travaillant aux côtés d’Olivier Sauvage (aka Capitaine Commerce) et son équipe d’architectes de l’information. Après 5 ans chez Adspring, j’intégre en 2012 l’équipe d’On Prend un Café au poste de DA, yeah !

Qu’est-ce qu’un Directeur Artistique ? Quelle est la différence avec un graphiste ?

Par rapport au graphiste, le DA a un rôle plus global. C’est lui qui définit les axes créatifs pour chaque projet en tenant compte des besoins du client. Charge à lui de les traduire de manière tangible aux équipes en interne par le biais de moodboards, roughs, personas de design, croquis sur un coin de nappe, peintures sur soie, etc…

Après une phase d’échange, les gens du Marketing emmènent le DA chez le client, il formalise alors l’ensemble du processus créatif au travers d’une superbe keynote chartée par lui. Au terme de la prés’, si le client ne sue pas à grosses gouttes en blêmissant, c’est que le travail préparatoire a été bien fait.

S’en suit une nouvelle phase d’échanges, le projet est remanié puis finalisé. Le DA briefe ensuite précisément l’équipe créa, la conception rédaction et les éventuels prestataires extérieurs sur le travail à fournir et les échéances. Par plaisir ou par besoin, il peut être amené à mettre les mains dans le cambouis.

Tout au long de la phase de prod’, le DA est garant de la qualité des supports produits et de leur intégrité par rapport au brief de base.

Lors des différentes phases de validation avec le client, charge au DA d’expliquer voire de défendre les différents parti-pris graphiques, d’incorporer les nouvelles bonnes idées et d’écarter, avec force diplomatie, les mauvaises.

Ouf, le projet est finalisé ! Le DA s’excuse du retard et en fonction des proportions pris par ce dernier il est soit invité au restaurant par le client, soit invité à prendre du recul sur sa méthodo de travail par son supérieur.

Quelle formation pour devenir D.A ? Quelles qualités essentielles ? Et quelles compétences ?

Je ne sais pas s’il existe de formation spécifiques formant au métier de Direction Artistique, bouge pas je check sur Google… Mouais, y’a pas grand chose de convaincant, ça ne m’étonne pas.

Selon moi, les responsabilités inhérentes au métier de DA sont indissociables de quelques années d’expérience en agence au poste de graphiste, d’infographiste ou de webdesigner.

Les qualités essentielles ? D’abord la curiosité: indispensable à l’élaboration d’un contexte référentiel le plus large possible. Ensuite, le sens du dialogue. Comme vu précédemment, les échanges rythment le travail au quotidien, il est donc indispensable d’avoir de grandes facultés d’écoute et de savoir convaincre quand il le faut. En fonction de votre spécialisation, il faut une connaissance globale des métiers composant la chaîne de production et de leurs contraintes, essentiel pour anticiper les besoins et éviter les crises de nerfs.

Enfin, même si ce n’est pas indispensable pour réussir dans ce métier, l’humilité et le sens de l’organisation sont des qualités appréciées.

Pour ce qui est des compétences, la maîtrise des outils liés à votre spécialité est indispensable (on en revient à l’expérience). Savoir dessiner dans différents styles est un atout supplémentaire.

Quels sont les outils que tu utilises au quotidien ?

Papier/crayons d’abord, paradoxalement je trouve contre-productif de tout faire sur ordi surtout en phase de préprod’. Un crobard explicite sur paperboard vaut toutes les listes à puces. Naturellement, je bosse quotidiennement sur Photoshop et Illustrator en fonction des besoins. Ensuite, Keynote pour les pres’. Il m’arrive en fonction des projets de toucher au montage vidéo ou de faire un peu d’intégration, ça change.

Une journée type ?

Je m’éveille à 4h chaque matin, je déguste un délicieux porridge avant de faire un footing de 10 km. Puis je pratique une série de minutieux étirements sur l’ensemble de mon corps. Il est alors 5h30, l’heure pour moi de me rendre au travail, non sans avoir amoureusement embrassé ma tendre épouse et ma délicieuse fille, assoupies au gynécée.

Je me rends au travail en train, l’occasion rêvée d’envoyer quelques mails professionnels, de faire ma veille sur les réseaux sociaux et de faire les mots-croisés du Monde en écoutant la complète d’Arne Vinzon.

Puis j’arrive au travail, la journée peut commencer. Arrivant le premier, je fais vite fait la vaisselle et prépare le café pour tout le monde. La matinée s’égraine au fil de réunions où chacun expose avec passion sa soirée de la veille, raconte d’hilarantes histoires drôles, et accessoirement évoque les sujets à l’ordre du jour. Ensuite je taille mes crayons en attendant 12h30, l’heure du déjeuner.

14h, retour au bureau, je fais la micro-sieste indispensable à la digestion de mon kebab galette et de mes trois Queues de Charrue réglementaires. Ensuite, je consulte les différents emailings promotionnels reçus depuis la veille tout en évitant soigneusement les messages comprenant le terme «Urgent» en objet.

16h, il est temps de se mettre sérieusement au travail, je saisis mon bloc à dessin et fais des p’tits mickeys pendant 2h. En transverse, je prodigue moultes likes, tweets et autres repins.

18h, fin de la journée. Se posent alors deux cas de figures :

– Je rentre chez moi jouer au Playmobils avec ma fille, déguste le succulent repas concocté par ma douce, regarde Arte en buvant du vin et vais me coucher à 21h45.

– J’utilise mes sens de persuasion Jedi pour embrigader une sélection d’amis à un apéro improvisé duquel je sors immanquablement amoindri. Mais vite, il faut aller se coucher : Demain, y’a porridge.

Un conseil à donner aux personnes qui aimerait faire ce métier ?

Aiguisez votre oeil et votre sens critique. Travaillez avec passion. Assumez et canalisez votre part de folie furieuse. Testez, merdez, persévérez, re-testez ! Et pour conclure souvenez-vous de la phrase de Mies Van der Rohe : « God is in the details ».

Merci Charles pour le temps accordé,

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