Digital strategist : Stéphane Bouchez – interview

Digital strategist, Stéphane Bouchez est CEO & fondateur de l’agence Stratenet. Il est actif dans le domaine du web depuis 1999. D’abord, avec une activité indépendante de conseils (Cyber-strategies). Ensuite avec une activité de référencement (Oneclic). Auto-définition : Digital Strategist. Devant ses grands yeux (bleus, verts?) se dessinent des stratégies online. Mais, finalement,

Que fait un Digital Strategist ?

Stéphane Bouchez Founder & CEO Stratenet

Stéphane Bouchez, Digital Strategist

 

Il existe 36.000 définitions de Digital Strategist sur le Web. Liées au marketing, au community management, au e-business et même au référencement ! Pour moi, un Digital Strategist touche à tout ! Mais il doit avoir une vision beaucoup plus large qui peut inclure différents domaines liés à la stratégie d’une entreprise. Dont le management, la stratégie marketing , la stratégie commerciale, la gestion de ressources, etc. Ces domaines sont souvent liés de manière directe ou indirecte au monde digital en fonction de l’entreprise.

Le job d’un Digital Strategist, c’est d’aider les entreprises à se développer, à augmenter leur chiffre d’affaire, leur notoriété, leurs marges, leurs coûts d’acquisition, etc. essentiellement via les canaux digitaux.

Pour le faire correctement, il est important de savoir détecter les réelles opportunités pour une entreprise en fonction du secteur et de l’environnement dans lequel on se trouve. Chaque entreprise, chaque marché, chaque cible est différente. Avec des forces, et des faiblesses qui lui sont propres. Il convient donc de savoir exploiter ses opportunités correctement à court / moyen / long terme en fonction des ressources de l’entreprise pour laquelle on travaille.

Le digital strategist va ensuite dessiner des stratégies web / digitales uniques en fonction de l’entreprise qu’il rencontrera. Ces stratégies web doivent être à 100% cohérentes avec l’image de marque de l’entreprise, le plan média offline, et la stratégie de l’entreprise.

Parmi les stratégies que nous avons pu mettre en place chez nos clients pour Stratenet, beaucoup répondaient aux problématiques suivantes : réduction des coûts, augmentation des ventes, augmentation de la visibilité, du nombre de prospects, réduction du cycle de décision des clients potentiels, amélioration des processus liés à l’innovation, amélioration de la gestion de la relation client, augmentation de la fidélisation, etc.

Enfin, un Digital Strategist doit toujours mesurer l’impact des stratégies, tactiques et actions qu’il recommande : ça lui permet de re-calibrer si nécessaire les actions et d’optimiser de manière constante.

 

Quel a été votre parcours?

J’ai fait une candidature (actuellement un bachelier en Belgique ou une licence en France) en traduction anglais / espagnol à l’ISTI. Ça me permet de discuter facilement avec des clients de nationalité étrangère et de faire des présentations en anglais, et… accessoirement, de développer une passion pour un business au Mexique. Je peux approcher plus d’entreprises grâce à mes études.

J’ai ensuite fait trois ans de marketing à l’EPHEC. Dés ma sortie, après un stage d’apprentissage obligatoire (effectué à TechnofuturTIC), je me suis établi comme indépendant. J’ai ensuite développé trois activités liées au web et au marketing : Cyber-stratégie.com en 99 (activité de conseils en cyber-marketing – on ne disait pas e-marketing en 99), Oneclic en 2001 (activité de référencement – il fallait survivre à l’éclatement de la bulle en 2001), et Stratenet en 2005 (centrée sur les stratégies digitales et leur implémentation).

Nous n’avons plus cherché de clients depuis… 2 ans ?!

Aujourd’hui, même si c’est prétentieux, j’avoue, c’est vrai : nous bénéficions d’un grand confort. Nous n’avons plus cherché de clients depuis… 2 ans ?! Les clients viennent tous seuls chez nous principalement via du bouche-à-oreille par rapport à nos excellents résultats. Nous nous permettons même de refuser des clients lorsque nous savons pour une raison x ou y que nous ne pourrons pas atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés (faute de temps, de disponibilité du client, de moyens, de ressources, etc.).

Remarquez, cela ne s’est pas fait sans mal, ni sans douleur. Nous avons dû ramer, plutôt deux fois qu’une. Les fins de mois difficiles… nous en avons connues.

 

Un bon projet, chez vous ?

Un projet qui motive l’équipe et sur lequel on peut s’éclater. Un projet sur lequel nous allons pouvoir collaborer avec de vraies personnes. Une entreprise cliente qui est motivée, qui a des ressources, humaines, matérielles, financières si nécessaire. Et, surtout, qui n’a pas peur, et qui veut obtenir des résultats. Et ce, peu importe la taille de l’entreprise : nous regardons avant tout jusqu’où nous allons pouvoir l’amener.

On ne bosse pas avec des entreprises, on bosse avec des personnes

Chez Stratenet, on ne bosse pas seulement avec des entreprises, on bosse avec des personnes au sein de l’entreprise. Cette différence est fondamentale, car l’humain chez nous est placé au centre. C’est ce qui nous permet généralement d’être plus efficace, car nous avons les informations clés plus rapidement et de manière plus complète. Nous travaillons en totale confiance avec nos clients.

 

Est-ce que les clients vous écoutent?

Stéphane Bouchez, Digital Strategist chez Stratenet

Stéphane Bouchez, Digital Strategist

Oui, ils m’écoutent, mais ils ne comprennent pas toujours… et c’est normal. Ils commencent à comprendre quand les vrais résultats tombent. En France, aux USA, en Grande-Bretagne, à Bruxelles, lorsqu’on atteint un objectif, on vise plus loin.

En Wallonie, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Le patron wallon est frileux. Il a besoin de preuves et doit être rassuré tout au long du projet : qu’il s’agisse d’une PME ou d’un grand compte.

 

Quel avenir pour le métier de digital strategist?

La fusion entre l’online et l’offline me semble le plus important. Les entreprises devront tout intégrer dans leurs stratégies de marketing.

Maintenant, il y a le web et la pub. Or, c’est la même chose. Les supports, les informations et les objectifs sont différents. Cependant, ils sont complémentaires. Ils participent tous à l’expérience utilisateur autour d’une marque, d’un produit, d’un service, d’une entreprise. Ils doivent donc être intégrés.

 

Que conseillez-vous à ceux qui désirent se lancer comme digital strategist?

D’emblée, je dirais de ne pas se lancer tout seul comme indépendant sans avoir une solide expérience chez les clients. JAMAIS ! C’est la grosse erreur que j’ai commise en 1999. Le métier est hyper évolutif. On apprend de ses erreurs.

Il faut une expérience suffisamment grande en web, en marketing et en stratégie d’entreprise avant de se lancer.

Le top 5 points qui comptent :

  1. Une expérience positive de plusieurs projets / clients – vous savez que ce que vous proposez / implémentez marche, et vous pouvez le prouver.
  2.  Une passion pour les cas d’étude business – vous voulez savoir comment Apple a fait ? Comment Google communique ? Quelle est la stratégie de com de Mediamarkt ?
  3.  Une passion pour le web, le marketing et la mesure – vous adorez amener un internaute de la réflexion à l’achat, savoir que vous pourriez le faire passer par tel ou tel canal de communication avant l’achat et vous pouvez mesurer.
  4.  Une envie d’apprendre de manière constante – de vos essais, de vos erreurs, via la lecture de livres spécialisés comme le business model generation, du Dave Chaffey, etc.
  5. Un côté sado-maso ! – le plus important ! Surtout si vous habitez en Belgique !

 

Est-ce qu’il faut forcément faire du marketing pour être digital strategist?

Ça aide en tout cas. Mais la problématique est bien plus vaste. Il faut souvent penser à d’autres éléments qui sortent de la communication pure et sont liés au management de l’entreprise ou de son projet : pénétration de marchés, prise de décision, management interne, coûts de production, innovation, frais de livraison, au stock. Il faut penser aussi à la façon dont l’entreprise traite les informations, à la manière dont les vendeurs agissent sur les clients. Et encore : capacité de production, force de vente, freins internes et freins externes à l’entreprise… Et souvent on doit optimiser certains éléments.

Maintenant, il existe d’excellents Digital Strategists qui n’ont jamais fait de marketing auparavant : ce sont des passionnés du web, avec une vision parfois différente. C’est très enrichissant !

 

Comment vous voyez-vous dans 5 ou 10 ans?

Dans 5 ou 10 ans… Je me vois encore digital strategist, mais pas de la même manière. Le web évolue constamment, et le métier aussi. Peut-être plus pour le compte de clients, mais sur nos propres projets.

Chez Stratenet, nous avons tous en interne une mentalité d’entrepreneur : nous passons notre temps de midi à discuter Business, projets, Startup, etc. Aider les entreprises à croître, à générer du chiffre, on adore. Mais lancer nos propres projets et en vivre confortablement … nous tente encore plus !

Actuellement, nous sommes sur le point de sortir deux projets : l’un dans le tourisme au Mexique, l’autre dans le e-commerce.

Donc, d’ici 5 à 10 ans… je nous vois bien vivre de nos projets, les entretenir, et profiter un peu plus de la vie (à la barre d’un voilier au large du Mexique ?).

 

Retrouvez Stéphane Bouchez :

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Lilian White

Auteur:Lilian White

Je ne suis ni Brésilienne, ni Belge, mais une citoyenne du monde numérique. Mon bonheur, c'est le plaisir sans remords de taper sur le clavier, et d'écrire.
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